Historique de la revue
Il y a 66 ans, en 1958, quelques passionnés, les docteurs André père et fils ainsi qu’Auguste Lecaille, décident de faire revivre et de sauvegarder le riche passé du Plateau de Rocroi. Leur devise : “Colligite fragmenta ne pereant”, soit en français “Rassemblons nos souvenirs pour qu’ils ne se perdent pas”.
L’idée d’entreprendre cette publication leur vient de l’attachement au souvenir d’un homme, Henri Bernard-Fauconnier, disparu en 1953. Avec l’aide de son frère Ernest, ce meunier historiographe de Regniowez avait porté la “Revue historique du Plateau de Rocroi” de 1923 à 1937, publiant de nombreux articles intéressant toute la région. Pour assurer de la matière à ses publications, le Regniolet s’était astreint, durant ces années, à des déplacements éloignés vers Liège, Reims Bruxelles ou Paris (avec les moyens de locomotion de la 1ère partie du vingtième siècle), à de longues heures de fouilles et de copiste ainsi qu’à des dépenses importantes. Il restait parfois plusieurs jours sur place avant de rentrer au pays avec la moisson de ses recherches qui allait permettre de mieux connaître le passé de la région transfrontalière.
Si la publication de la Revue ne reprend pas après la Seconde Guerre, elle n’en suscite pas moins toujours un grand intérêt et des questions chez nos trois Cul-des-Sartois qui cherchent à en connaître davantage sur certains sujets. Très vite, ils sont rejoints par d’autres. Et le 19 décembre 1959, la première brochure «Au Pays des Rièzes et des Sarts » est présentée devant un beau parterre de personnalités régionales en la salle communale de Cul-des-Sarts.
Ayant pris son cap, “Au Pays des Rièzes et des Sarts” vogue alors, se valorisant sans cesse par ses recherches et ses écrits souvent originaux, recueillis de toutes parts. De nouvelles collaborations s’établissent. Le nombre de lecteurs grandit également, encourageant la poursuite du travail historique
La nouvelle Revue atteint alors déjà son dixième anniversaire. Et puis le vingtième, le trentième… Chaque nouvelle décennie est célébrée comme il se doit, par une cérémonie officielle avec discours et conférences historiques de choix, agrémentés d’interludes musicaux. Nos précurseurs étaient loin de penser, à leurs débuts, pouvoir fêter de tels jubilés, signes d’une belle longévité.
Le milieu des années ‘80 voit le cercle historique s’essouffler quelque peu en raison du décès de précieux collaborateurs ou du manque de disponibilité d’autres. Heureusement, deux de ses membres, Paul Magniette et Fernand Brichot, s’investissent de façon à assurer sa pérennité.
En 2010, pour ses cinquante années d’existence, la Revue reçoit le titre de royal des mains du Gouverneur Denis Mathen au Palais Provincial.
A cette même période, suite aux décès successifs des quelques chevilles ouvrières de notre cercle, le Dr Georges André, Paul Magniette…, des inquiétudes bien légitimes surgissent quant à sa continuité. Mais, sous la présidence de Jacky Mathy, et grâce au travail de chacune et chacun, de nouveaux articles ont continué à s’enchaîner avec régularité.
A l’automne 2022, notre cercle prend un nouveau visage, avec Régis Marée comme président. Ses membres, conscients de l’enjeu du passage du papier au numérique, décident de répondre à l’appel à projets de la Fondation Chimay-Wartoise “Réenchanter mon association”. C’est alors le début d’une nouvelle aventure !
Aujourd’hui, nos annales historiques en sont à leur 254e numéro ! Pendant toutes ces années, des mordus de l’histoire régionale (parmi lesquels, outre les fondateurs, les Bonaventure Fieullien, Fernand Brichot, Paul Magniette, Noël Depoix, Victor Maniette, René Mathot, Elie Magotteaux, Franz et Claudine Fiévet, …) ont certes passé de longues heures dans les bibliothèques mais ont aussi recueilli de nombreux témoignages pour sauvegarder notre mémoire collective. Ils ont ainsi reconstitué une part originale et particulièrement précieuse du passé du sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse et du nord des Ardennes françaises jusqu’à l’est de la Thiérache. Certains ont disparu, d’autres ont pris la relève pour, comme l’a dit le docteur Georges André lors du 40ème anniversaire, « que vive plus vivement que jamais ce pays des Rièzes et des Sarts, né en 1959 ! »
Ils ont porté la Revue des Rièzes et des Sarts
Marie de Wailly, Georges André (Père), Louis Legros, Lucien Boullet, Victor Maniette, Bonaventure Fieullien, Joseph Lecomte, André Poucet, Elie Magotteaux, Arthur Delhaye, Odon Vincent, Henri-Gérard Dubois, Hermance Van Tright, Germain Tourneux, Raymond Milcamps, Pierre Blondeau, Madeleine De Vuyst-Hendrix, Auguste Lecaille, Amand Cuvelier, Marceau Dewelle, Fernand Brichot, Joseph Marteleur, Franz Fiévet, Jules André, Jean-Paul Gailly, Eliane Bureau, Georges André (fils) et Emilie Martin son épouse, Fernand Destrée, René Mathot, Paul Magniette, Rose-Marie Bauduin, Claudine Lambert, Robert Bernard, Noël Depoix.